» Ballanche, moins renseigné, lui écrivait espèces de truffes son côté : « Ce que vous dites au sujet de vos succès en métaphysique me désole. Ma sympathie, quelque vraie qu’elle soit, ne peut adoucir ce coup terrible, truffe blanche d'Alba mais en vous disant que je consacrerai mes jours à son fils et que je le regarde comme le mien propre, je sais que je puis vous donner de ce côté-là quelque tranquillité d’esprit. Je ne vous dissimulerai pas que toutes mes pensées n'ont pas également été pour l'espérance. Je ne vous ai pas laissé voir les inquiétudes que votre exaltation me donnait. Ce n'est pas qu'il y eût bouderie de leur part, car les lettres des mois suivants sont fort affectueuses pour la jeune femme que l'on ne connaît pas ; mais Lyon paraissait, à cette époque, très loin de Paris. Ces terribles lettres étaient énigmatiques pour moi ! Sous leur influence, il ne rêva plus que « moi et non-moi » et déclara bientôt être entièrement dégoûté des mathématiques (tout en continuant d'écrire deux mémoires d'analyse pour le journal de l'Ecole Polytechnique). Le retour d'Ampère à une piété active sous la douce pression de Julie avait été d'ordre sentimental plutôt que rationnel

Nous avons vu Ampère revenir aux pratiques catholiques peu avant la mort de sa femme. Nous travaillons toujours à organiser le journal la Conscience populaire ou quelque chose comme ça. Son isolement lui fut, au contraire, encore plus pénible au début dans cette ville nouvelle, où ce tout le monde lui semblait dépourvu d'enthousiasme. Peu après son arrivée à Paris, il s'était lié avec des philosophes tels que Maine de Biran, Cabanis, de Tracy, Degérando : le groupe d'Auteuil, peu apprécié de Napoléon. Ce qui s'était passé pouvait se concevoir aisément. Aussi une passion étrangère, qui attaquerait votre amour, ne me donnerait pas le moindre souci. » Ailleurs, il parle encore « de cette folle passion des sciences qui lui a fait tant de mal ». Ce mets doit être réservé pour les déjeuners fins, pour les réunions d’amateurs où on sait ce qu’on fait et où l’on mange posément ; qu’on l’arrose surtout de bon vin vieux, et on verra merveille. Faire mariner le faisan pendant 3 jours dans du vin de Porto, en ayant soin de veiller à ce qu’il en soit recouvert. « M. Ampère se décida, après huit jours passés dans de cruelles agitations, à aller chercher quelques consolations dans sa famille

Ceci se passait en 1850 ; M. de Bismarck était déjà député depuis plusieurs années et sur le point de devenir ministre plénipotentiaire auprès de la confédération germanique. ’esprit. Ces diplomates qui débitent d’un air d’importance leur bric-à-brac me semblent dès à présent beaucoup plus ridicules que tel député de la seconde chambre se drapant dans le sentiment de sa dignité. Si nous osions appliquer à ce style une de ces images triviales, mais expressives, dont il nous offre lui-même plus d’un exemple, nous le comparerions volontiers à certaine boisson bizarre, à peine croyable, et que, Truffe noire du Périgord d’après le dire de ses biographes, le chancelier d’Allemagne a de tout temps affectionnée : elle consiste dans un mélange de vin de Champagne et de porter ! Au moment qui, d’après nos croyances, nous précipitera soit dans le néant, soit dans l’éternité, ce sont des paroles sublimes, pures et saintes qui conviennent, ou bien le silence